The geopolitical dimensions of an emerging power ˸ Turkey 1974-2022
Les dimensions géopolitiques d'une puissance émergente ˸ Turquie 1974-2022
Gelişen bir gücün jeopolitik boyutları ˸ Türkiye 1974-2022
Résumé
Turkey carries out international political actions which are strongly criticized by its longstanding allies, the USA, NATO and the EU: it intervenes in the Middle East, in the Eastern Mediterranean, in the Caucasus and in North Africa and strengthened partnerships with Russia, Iran and China. Traditional allies accuse him of turning his back on them. The confidence that Turkey placed in its allies of the Western bloc, under Soviet pressure, crumbled little by little, starting in the 1960s. The point of crack seems to be the Turkish intervention in Cyprus in 1974, which led to a US arms embargo. Turkey's doubts about its allies were primarily on security and defense issues. This is why, in the 1970s, it laid the foundations for the development of its defense industrial and technological base. At the same time, Turkey developed and refined its geopolitical representations concerning its territory as well as its near and distant environment, which led it to take initiatives often disapproved of by NATO and EU countries such as in Iraq, Syria, Libya and Caucasus. In these interventions, it cooperates with new partners such as Russia, China and Iran, countries of which the West is wary. However, far from being a reversal of alliance, the Turkish approach seems more that of a country aware of its potential, in search of power and international recognition, including by its traditional allies. The thesis questions the contemporary geopolitical realities that surround Turkey and the positions of the major actors involved in its environment.
La Turquie mène des actions de politique internationale qui sont vivement critiquées par ses alliés de longue date, les USA, l’OTAN et l’UE : elle intervient au Moyen-Orient, en Méditerranée orientale, au Caucase et en Afrique du Nord et noue des partenariats renforcés avec la Russie l’Iran et la Chine. Les alliés traditionnels lui reprochent de leur tourner le dos. La confiance que la Turquie accorda à ses alliés du bloc de l’Ouest, sous la pression soviétique, s’effrita peu à peu, à partir des années 1960. Le point de fissure semble être l’intervention turque à Chypre en 1974, qui a conduit à un embargo américain sur les armes. Les doutes de la Turquie, à propos de ses alliés, furent d’abord sur les questions de sécurité et de défense. C’est pourquoi, dans les années 1970, elle mit en place les bases du développement de sa base industrielle et technologique de défense. Parallèlement, la Turquie développa et affina ses représentations géopolitiques concernant son territoire ainsi que son environnement proche et éloigné, qui l’amenèrent à prendre des initiatives souvent désapprouvées par les pays de l’OTAN et de l’UE comme en Irak, Syrie, Libye et Caucase. Dans ces interventions, elle coopère avec de nouveaux partenaires que sont la Russie, la Chine et l’Iran, pays dont se méfie l’Ouest. Or, loin d’être un retournement d’alliance, l’approche turque semble plus celle d’un pays conscient de son potentiel, en quête de puissance et de reconnaissance internationale, y compris par ses alliés traditionnels. La thèse s’interroge sur les réalités géopolitiques contemporaines qui entourent la Turquie et les positionnements des acteurs majeurs impliqués dans son environnement.
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